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Le berger qui souriait aux étoiles
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LE SECRET DE L'OLIVIER

 
 
 
 
TITRE: Les Merveilleux voyages de Roberto et Miss Maryl 
 
Dans : 
 
« Le Secret de l’olivier » 
75-ième épisode 
 
 
 
EPISODE 75 : « Le secret de l’olivier » (2012) (Pièce illustrée)  
 
 
S'agissant également de l'épisode 29 « SOUVENIR DU MARCHE DE BUCINE » issu de la série intégrale 4 qui a pour titre " Roberto et le miraculeux voyage de l'Amour" comprenant 99 épisodes.  
 
L’épisode 75 « Le secret de l’olivier » a été également découpé en 2 parties, à savoir les épisodes 26 (Acte 1) et 27 (Acte 2) issus de la série intégrale 4 (Part 2) qui a pour titre « Roberto et le miraculeux voyage de l’Amour » comportant 99 épisodes. 
 
Les épisodes 67 à 78 (Tome 14) sont extraits de la série intégrale 3 « Les Merveilleux Voyages de Roberto et Miss Maryl » comprenant 95 épisodes. 
 
La pièce intégrale « le secret de l’olivier » (Episode 5 – série 14) qui comprend les épisodes 26, 27, 28, 29, 30 et 31 sont issus de la mini-série théâtrale « LE CLUB DES COMPAGNONS BALLADINS » qui regroupe 8 pièces de théâtre écrites entre 2011 et 2012  
 
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) 
 
AUTEUR : Emilien CASALI  
Email : casali-emilien1@orange.fr 
 
http://emiliencasali.populus.ch/ - http://compballadins.populus.ch/ 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
PROLOGUE 
 
De nos jours… par un temps gris… 
 
L’action se déroule sur une falaise de la côte Toscane (Italie) avec vue splendide sur la mer Méditerranéenne qui est très agitée… 
 
Une vieille femme s’avance sur un chemin, un châle lui recouvrant la tête… 
 
La colombe plane au-dessus d’elle… 
 
LA COLOMBE, vole à hauteur de la vieille femme 
De retour en Toscane, Julietta ? 
 
JULIETTA, châle sur la tête, s’avance sur le chemin 
En effet, je reviens sur les traces de mon enfance après plus d’un demi-siècle d’absence. 
 
LA COLOMBE, vole à hauteur de la vieille femme 
Comme tu peux voir, rien n’a changé par ici.  
 
JULIETTA, s’arrête un instant 
Cet endroit m’a beaucoup manqué, jolie colombe, il me rappelle mes jours heureux. 
 
 
 
 
 
LA COLOMBE, vole à hauteur de la vieille femme 
Te souviens-tu, Julietta, du temps où tu venais te promener des journées entières en compagnie du berger qui souriait aux étoiles? 
 
JULIETTA 
Je n’ai rien oublié de ces instants merveilleux. Je m’en souviens comme si c’était hier. 
 
LA COLOMBE, vole à hauteur de la vieille femme 
Tu es partie en Amérique beaucoup trop vite !  
 
JULIETTA, châle sur la tête, s’avance sur le chemin 
Tu sais, je n’avais pas vraiment le choix… ma tante de Californie était très malade, celle-ci réclamait ma présence à son chevet avec insistance. Mon père lui fit alors la promesse qu’il m’enverrait là-bas.  
 
LA COLOMBE, vole à hauteur de la vieille femme 
Ton départ a fait de la peine à ton amoureux, lui qui aurait tellement aimé que tu restes avec lui pour toujours. Et dire qu’il s’apprêtait à te demander en mariage ! 
 
JULIETTA, s’arrête un instant 
Mon petit berger n’était pas certain de rester en Italie ?! A l’époque, il envisageait de rejoindre ses deux sœurs dans l’est de la France. Sa maman était mourante, plus rien ne le retenait en Toscane.  
 
LA COLOMBE, se pose sur son épaule 
Si, il y avait toi ! 
 
JULIETTA, la colombe sur l’épaule 
Je ne pouvais pas revenir en arrière… mon père avait déjà fait tout le nécessaire pour mon départ aux USA… 
 
LA COLOMBE, sur l’épaule de Julietta 
Ton amour de jeunesse en a grandement pâti.  
 
JULIETTA, la colombe sur l’épaule 
Je devais respecter la promesse de mon père. (Elle s’avance sur le chemin) Et puis d’abord, qui me dit que cet amour de jeunesse aurait duré au-delà d’un été ? 
 
LA COLOMBE, s’envole 
Hélas, l’histoire ne nous le dira jamais.  
 
Julietta poursuit sa promenade sur le chemin… 
 
 
FIN DU PROLOGUE 
 
 
 
 
 
 
 
 
ACTE 1 / SCENE 1 
 
Le nuage de fumée se dissipe rapidement… 
 
L’action se déroule en des temps reculés sur la place du marché de Bucine, un joli village toscan situé dans le Val d'Ambra entouré par des montagnes... 
 
 
Nous sommes au début du mois de mars… 
 
 
 
 
 
LA PETITE FILLE (chapeau noir sur la tête), placée à gauche de la scène, lit un livre à voix haute 
« Les évènements qui vont suivre sous vos yeux se sont déroulés au milieu du vingtième siècle. Ce soir-là, au beau milieu du mois de mars, les Compagnons Balladins donnaient une représentation sur la place du marché de Bucine en présence du Maire et de ces concitoyens. Tous les habitants des collines alentours s’étaient déplacés en masse pour assister au spectacle. Quelle soirée merveilleuse ! Les grands comme les petits s’unissaient à nouveau afin de savourer des moments de joie et d’amitié. Quelle chance aussi de pouvoir célébrer la venue du printemps sous un ciel étoilé qui annonçait des lendemains qui chantent… 
 
Chaque retrouvaille dans une vie devrait être considérée comme un moment précieux de l’existence que chaque citoyen de ce monde ne devrait manquer sous aucun prétexte, s’agissant d’instants uniques qui réconcilient les hommes et les femmes quand ce ne sont pas les paradoxes. Une fois les vieux jours arrivés, ce doux parfum de fraternité réconfortera la mémoire de chacun.  
 
 
 
La place était éclairée par des torches à la demande expresse du régisseur de la troupe. Etant donné que l’action de la pièce se déroulait en 1509, le régisseur souhaitait que le célèbre village toscan retrouve son atmosphère lumineuse d’autrefois, semblable à celle de la Renaissance, à une époque où régnait paix et prospérité dans toute la région. Néanmoins, ce caprice agaçait Monsieur le Maire qui aurait préféré les lampadaires électriques. Mais enfin, ce n’est pas tous les jours que l’on recevait au village des saltimbanques aux coutumes d’autrefois qui souhaitaient par-dessus tout donner un peu de joie et d’espoir à des habitants qui avaient été frappés par le drame de la guerre quelques années plus tôt. Les torches éclairaient la scène alors que les spectateurs restaient dans la pénombre.  
 
Ce soir-là, un vent léger soufflait sur la place du marché qui, le temps d’un spectacle, étaient à nouveau noire de monde.  
 
Non loin de là, Emiliano le berger au cœur amoureux roulait à toute allure dans la plaine au volant de sa vespa avec une passagère agrippée à sa taille. Il s'agissait de Julietta la princesse du château de Cennina qui avait les yeux grands ouverts en direction de l’avenir. Ses jolis et longs yeux brillaient dans la clarté éternelle. Roulant à vive allure sur les petits chemins escarpés de leur Toscane natale bordés par les grands vignobles du Chianti, les deux jeunes adolescents en herbe se rendaient au village le sourire aux lèvres pendant que le troupeau de moutons broutait sagement dans la plaine de l’olivier centenaire surveillé par le malheureux Belocchio qui ruminait dans son coin en l’absence de l’enfant berger qui n’avait d’yeux que pour sa belle princesse. Tandis que sur la plus haute colline du Val d’Ambra, Benito observait le spectacle à l’aide de ses longues jumelles… »  
 
Tandis que le berger avait la tête dans les nuages, le vilain garnement s’apprêtait à mettre son nouveau plan à exécution… »  
 
 
 
Soudain, les trois coups retentissent sur la scène du théâtre…  
 
Au centre de la scène repose la statue de Spartacus (une torche éteinte dans la main droite) au pied de laquelle est enchaînée une licorne… 
 
 
 
 
 
 
EMILIO LE BALADIN (masque bleu sur le visage, cape bleue et coiffe bleue à plume), surgit 
Oh, mais que vois-je… ma belle et tendre licorne qui repose au pied de la statue de Spartacus. Que fais-tu là, Licorne ? Pourquoi ne rentres-tu pas au campement ? A l’aube nous mettrons les voiles. 
 
LA LICORNE 
Ne vois-tu pas, Emilio le baladin, que je suis solidement enchaînée à la statue. 
 
EMILIO LE BALADIN, se rapproche de la licorne 
Ce n’est rien, je vais te détacher sur le champ.  
 
LA LICORNE 
C’est impossible ! Tu perds ton temps, mon ami. Tu peux dire à la troupe de partir sans moi. 
 
EMILIO LE BALADIN (masque bleu sur le visage, cape bleue et coiffe bleue à plume) 
Je ne t’abandonnerai jamais ma belle licorne. Laisse-moi t’aider…  
 
 
LA LICORNE 
Les chaînes sont incassables. Ce n’est pas la peine.  
 
EMILIO LE BALADIN, essaie de lui retirer ses chaînes en vain 
Combien de fois faudra-t-il te dire de ne jamais quitter le campement sans surveillance ? Ces chaînes sont solides, en effet. Mais qui t’a fait cela et pourquoi ? 
 
LA LICORNE 
Vassela m’a tendu un piège.  
 
EMILIO LE BALADIN (masque bleu sur le visage, cape bleue et coiffe bleue à plume) 
Tu veux parler de la reine des amazones ?  
 
LA LICORNE 
Elle m’a donné en offrande aux dieux en échange de la liberté de son bien-aimé. Maintenant, je suis condamnée à mourir au pied de la statue de Spartacus. Personne ne peut rien faire contre cette décision. Va-t’en !  
 
BUTTERFLY GIRL (masque violet sur le visage, cape bleue et coiffe bleue à plume), cachée dans la pénombre 
A moins de recourir au pouvoir de la bague, mes amis.  
 
EMILIO LE BALADIN 
Quelle bague ? Qui est là ? Montrez-vous ! 
 
BUTTERFLY GIRL (masque violet sur le visage, cape bleue et coiffe bleue à plume), sort de la pénombre 
Si vous me le permettez, mon bon seigneur… je vais tenter de faire une expérience… 
 
 
EMILIO LE BALADIN 
Je vous défends d’intervenir dans mes affaires. Hors de ma vue, chenapan !  
 
LA LICORNE 
Sans doute a-t-il trouvé une solution pour me délivrer ?! Laisse-le faire ! Au point où nous en sommes… 
 
EMILIO LE BALADIN 
Tu vois bien qu’il s’agit d’un bandit de grand chemin.  
 
 
LA LICORNE 
C’est curieux !? On dirait qu’il est de la même famille que toi, Baladin !? Celui-ci porte au visage un masque violet en forme de papillon qui appartient à ta collection privée.  
 
EMILIO LE BALADIN 
Qu’est-ce que cela signifie ? Qui es-tu, Monsieur l’imposteur ? Retire ce masque immédiatement.  
 
BUTTERFLY GIRL (masque violet sur le visage, cape bleue et coiffe bleue à plume) 
Pas encore, baladin !  
 
LA LICORNE 
Il n’a pas la voix d’un homme !  
 
BUTTERFLY GIRL 
Pousse-toi de mon chemin, Emilio, je dois délivrer ce pauvre animal sans défense.  
 
EMILIO LE BALADIN 
Un instant, Monsieur ! Pourquoi veux-tu à tout prix lui venir en aide ? Quel intérêt pour toi de posséder cette licorne si ce n’est d’en tirer un bon prix sur le marché de Kasanlak ? Je me trompe ? 
 
BUTTERFLY GIRL, sort un écrin de sa poche  
« Apparaître et disparaître », tel est son pouvoir.  
 
EMILIO LE BALADIN 
Que fait cet écrin en ta possession ? Qui es-tu vraiment et pourquoi te caches-tu derrière ce masque, imposteur ? 
 
BUTTERFLY GIRL 
N’es-tu pas toi-même caché derrière un masque ? Le temps est venu de révéler ta véritable identité, Marquis. Les heures nous sont comptées, vois-tu. 
 
LA LICORNE 
Ce n’est pas la voix d’un homme. J’en suis certaine ! 
 
EMILIO LE BALADIN 
Comment sais-tu qui je suis, Monsieur… heu… je veux dire, Madame ? Car tu es bien une femme, n’est-ce pas ? 
 
 
BUTTERFLY GIRL, ouvre l’écrin 
Ton destin t’attend, mon ami. L’heure est venue pour toi de retourner en société afin d’y accomplir des miracles.  
 
Une douce lueur sort de l’écrin et envahit le visage d’Emilio le baladin et de Butterflygirl 
 
 
EMILIO LE BALADIN, fait plusieurs tours sur lui-même et prend l’apparence du marquis de Toscane 
Mais qui es-tu pour connaître l’issue de mon voyage ?  
 
BUTTERFLY GIRL, fait plusieurs tours sur elle-même et prend l’apparence de Isidora 
Quoi donc, mon ami ? Tu ne reconnais plus la voix de ta fiancée ?  
 
LA LICORNE 
Chouette ! J’ai gagné ! Je savais qu’il s’agissait d’une femme !  
 
BUTTERFLY GIRL 
Tu dois retourner là où ton destin t’attend.  
 
EMILIO LE BALADIN, retire son masque  
Isidora ! Est-ce possible ? Je te croyais restée en Languedoc ? Tu m’avais promis de ne point quitter le relais postal et d’attendre mon retour… comment se fait-il ?  
 
BUTTERFLY GIRL, retire son masque  
Voilà plusieurs lunes que je suis ta trace à travers le monde. Ta balade merveilleuse s’achève ici. Que la force des étoiles soit avec toi, mon compagnon de toujours !  
 
EMILIO LE BALADIN, la prend dans ses bras 
Jamais, ô non jamais, je n’ai cessé de penser à toi durant ma balade, douce et tendre Isidora.  
 
BUTTERFLY GIRL, le prend par la main 
Suis-moi !  
 
EMILIO LE BALADIN 
Où allons-nous ? 
 
 
BUTTERFLY GIRL, jette de la poudre magique sur la licorne qui se retrouve aussitôt désenchaînée 
Libre tu as toujours été et libre toujours tu resteras, petite licorne ! Allons-y gaiement ! Toute la troupe des Compagnons Balladins nous attend pour faire la fête sous les étoiles !  
 
Isidora et Emilio grimpe sur la licorne et s’enfuient au clair de lune…  
 
Un nuage de fumée rose envahit la scène de théâtre ensuite… 
 
FIN DE LA SCENE 1  
 
 
 
 
 
 
 
 
ACTE 1 / SCENE 2 
 
Nous sommes toujours sur la place du marché de Bucine, sous un ciel étoilé…  
 
En fin de soirée…  
 
Les lampadaires s’allument…  
 
Les comédiens rangent le matériel sur la scène du théâtre et les habitants quittent les lieux calmement… 
 
 
LE MAIRE, discute avec six de ses concitoyens 
Le spectacle vous a plu, mes chers concitoyens ? 
 
MARCELLO 
C’était merveilleux, Monsieur le Maire ! Notre village n’a pas tous les jours la chance de recevoir une troupe de théâtre.  
 
NICOLETTA 
Un véritable conte de fée pour enfant ! J’aurai préféré que la troupe aborde un thème d’aujourd’hui.  
 
GINA, fait du coude à Mario 
Comme quoi, par exemple ?  
 
MARIO 
Nicoletta aurait préféré une histoire d’amour qui se déroule de nos jours sous les lumières d’un lampadaire. 
 
EDUARDO 
Si ce n’est que ça, je me tiens à ton entière disposition, Nicoletta.  
 
NICOLETTA 
Cesse de faire l’idiot, Eduardo ! Tu sais bien que tu n’es pas mon genre de garçon.  
 
EDUARDO 
Comment ? Je ne suis pas assez bien pour toi ? 
 
MARIO 
Nicoletta a le béguin pour le berger. 
 
EDUARDO 
Il est bien trop jeune pour toi, Nicoletta. 
 
ISABELLA 
Je le trouve craquant avec ses grands yeux verts. 
 
NICOLETTA 
Tu perds ton temps, Eduardo.  
 
ISABELLA 
Emiliano est un homme à présent, un vrai de vrai ! 
 
MARIO 
Je suis navré pour vous, Mesdames, mais son cœur est déjà pris.  
 
NICOLETTA 
Je me demande qui est l’heureuse élue ? Vous avez certainement une idée, Messieurs, vous qui fouiner votre nez un peu partout ? 
 
EDUARDO 
Tout ce que je sais, c’est que depuis le premier jour où sa belle lui a fait les yeux doux, notre berger a tendance à négliger son travail.  
 
MARIO 
Tu as l’air d’en savoir des choses à son sujet, Eduardo !? 
 
EDUARDO 
L’autre soir encore, j’ai surpris les moutons sans surveillance dans la plaine de l’Arno. Résultat : le loup a profité de l’absence du berger pour dévorer deux pauvres bêtes qui ne demandait rien à personne.  
 
MARCELLO 
Le monstre n’en est d’ailleurs pas à son premier coup d’essai. Figurez-vous qu’une vingtaine de moutons ont été dévorées cet hiver.  
 
LE MAIRE, discute avec six de ses concitoyens 
Ce qui n’est pas sans conséquence pour l’économie de notre village. Il va falloir que je m’occupe de cette affaire personnellement.  
 
MARCELLO 
Devinez où était Emiliano pendant ce temps-là ? 
 
MARIO 
Je l’ai aperçu l’autre soir dans une « Surprise Party » organisée par Gigi L’amoroso. 
 
MARCELLO 
En effet, on peut croiser le berger tous les soirs « au café de la liberté » avec sa nouvelle fiancée.  
 
MARIO 
Les nouveaux amoureux de Vérone ne se quittent plus d’une semelle.  
 
MARIO 
Il faut intervenir rapidement, Monsieur le Maire. 
 
LE MAIRE, discute avec six de ses concitoyens 
Savez-vous qui est la fiancée en question ? 
 
EDUARDO 
Vous n’allez pas tarder à le savoir, monsieur le Maire. J’entends Emiliano venir en Vespa ! 
 
Soudain, Emiliano surgit au volant de son vespa avec Julietta comme passagère… 
 
MARCELLO 
Voyez-vous cela, Monsieur le maire !  
 
MARIO 
La passagère ressemble étrangement à Julietta ?! 
 
MARCELLO 
Votre fille s’est amourachée du berger, semble-t-il ?  
 
Le maire se dirige lentement vers Emiliano et Julietta… 
 
NICOLETTA 
Ce n’est pas notre problème, allons-nous-en, les filles !  
 
MARIO 
Permettez que je vous accompagne… 
 
MARCELLO, lui tape sur l’épaule 
On ferait bien de s’en aller aussi, Eduardo.  
 
EDUARDO 
Je me demande bien la tête que va faire Julietta au moment où son père va la surprendre ? 
 
MARCELLO, l’entraîne avec lui 
C’est son problème ! Viens, on y va ! 
 
FIN DE LA SCENE 2 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
ACTE 1 / SCENE 3 
 
Emiliano (Le berger) dépose sa vespa contre le mur du café de la liberté pendant que Julietta (sac en bandoulière) se passe du rouge à lèvres devant une petite glace à main…  
 
 
JULIETTA, se passe le rouge à lèvres 
Je n’ai pas vraiment envie d’aller chez Gigi, Emiliano !?  
 
EMILIANO 
Qu’est-ce qui ne va pas, Julietta ? On est très bien chez Gigi l’amoroso ! Tous les soirs, c’est la fête ! 
 
JULIETTA, se passe le rouge à lèvres 
L’autre jour, ce n’était pas vraiment gai. Je n’ai pas aimée la scène de jalousie que tu m’as faite en public. (Elle range le rouge à lèvres dans son sac à main) 
 
EMILIANO 
Benito n’avait qu’à pas te tourner autour.  
 
JULIETTA, se maquille les yeux ensuite 
Tu sais bien qu’il a fait ça pour te provoquer. Et toi, naturellement, tu es rentré dans son jeu. Il a fallu que tu casses un verre. 
 
EMILIANO 
Il m’a ridiculisé devant tous mes camarades. Qu’est-ce que je pouvais faire d’autre ? 
 
JULIETTA, se maquille les yeux  
Il fallait le laisser faire. Il se serait calmé tout seul au bout d’un moment.  
 
EMILIANO 
Je ne comprends pas pourquoi tu te maquilles autant ?  
 
JULIETTA, se maquille les yeux  
Qu’est-ce que ça peut te faire ? Je ne fais rien de mal.  
 
EMILIANO 
Tu fais ça pour provoquer les garçons. 
 
JULIETTA, se maquille les yeux  
Tu ne comprends rien aux femmes, Emiliano.  
 
EMILIANO 
Ça va, ça va ! Bon, dépêche-toi, s’il te plait !  
 
LE MAIRE, arrive 
Je peux savoir ce que tu fais dehors à cette heure-ci, ma fille ?  
 
JULIETTA, range rapidement son maquillage  
Mais qu’est-ce que tu fais là, papa ?  
 
LE MAIRE 
En principe, tu devrais être dans ta chambre à l’heure qu’il est pour apprendre ta leçon d’anglais.  
 
JULIETTA 
Mon ami le berger m’a gentiment proposé de m’emmener au bal, papa. 
 
LE MAIRE 
J’ignorais que ma fille allait au bal en milieu de semaine !?  
 
EMILIANO 
Désolé, Monsieur le maire… si j’avais su que Julietta avait une leçon d’anglais… 
 
LE MAIRE 
Toi, ferme-la ! Ce n’est pas à toi que je m’adresse.  
 
JULIETTA 
Emiliano n’y est pour rien, Papa… il voulait juste me faire plaisir… 
 
LE MAIRE 
Cela suffit, ma fille ! Rentre immédiatement à la maison !  
 
JULIETTA 
Tu ne devrais pas te mettre en colère, Papa. 
 
LE MAIRE 
Va m’attendre dans l’auto, s’il te plait ! Je l’ai garée à côté de l’église.  
 
Julietta s’en va… 
 
FIN DE LA SCENE 3 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
ACTE 1 / SCENE 4 
 
EMILIANO 
Ce n’est pas bien, Monsieur le Maire… 
 
LE MAIRE 
Depuis quand sais-tu ce qui est bien ou pas bien, berger ? 
 
EMILIANO 
Je me suis toujours bien conduit dans le village, Monsieur le Maire. 
 
LE MAIRE 
Ce n’est pas toujours le cas à en juger par les bruits qui courent comme quoi tu passes plus de temps au café que dans les champs à surveiller tes moutons.  
 
EMILIANO 
Ce n’est pas vrai du tout !  
 
LE MAIRE 
J’ai du mal à te croire, mon garçon.  
 
EMILIANO 
Je prends toujours soin de mes bêtes, je vous assure.  
 
LE MAIRE 
Alors, comment se fait-il qu’il y ait autant de disparitions dans ton troupeau depuis quelques mois ?  
 
EMILIANO 
Qui vous a raconté ça ? Aucun mouton ne manque à l’appel. 
 
LE MAIRE 
Tu ferais bien de surveiller tes animaux au lieu de faire la fête. On raconte que le loup profite de ton absence dans la plaine pour dévorer tes animaux. Je ne t’ai pas confié le poste de berger pour que tu le négliges à ce point. Il va falloir que tu te reprennes, mon garçon. 
 
EMILIANO 
Ce n’est pas de ma faute si certaines bêtes s’égarent du troupeau malgré ma vigilance ?  
 
LE MAIRE 
Ce n’est ni de la mienne.  
 
Belocchio fait mal son travail, voilà tout !  
 
LE MAIRE 
C’est toujours de la faute des autres !  
 
EMILIANO 
Il lui arrive souvent de s’endormir dans la nuit. Je ne sais pas ce qu’il a ? 
 
LE MAIRE 
Ecoute-moi, mon garçon… je ne te demande pas de te justifier… je te demande juste de bien faire ton travail… ne m’oblige pas à te trouver un remplaçant. 
 
EMILIANO 
Très bien, Monsieur le Maire… je vais regagner mon poste immédiatement. (Il grimpe sur sa vespa)  
 
LE MAIRE 
Un conseil avant que tu partes : évite d’entraîner ma fille dans tes virées nocturnes, celle-ci a des choses plus importantes à faire à la maison. Dans quelques jours, elle doit passer un examen d’anglais, comprends-tu ? 
 
EMILIANO 
Oui, monsieur le maire.  
 
LE MAIRE 
Je compte sur toi pour mettre fin à votre relation.  
 
EMILIANO 
Je ne fais rien de mal avec votre fille, Monsieur le Maire. 
 
LE MAIRE 
Là n’est pas le problème, mon garçon ! Je sais bien que vous êtes les meilleurs amis au monde depuis le berceau… je sais aussi que tu respectes beaucoup ma Julietta… seulement, il faut que tu saches que ma fille risque de quitter l’Italie un jour ou l’autre…  
 
EMILIANO 
Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? 
 
LE MAIRE 
J’aimerais que tu ne t’attaches pas trop à ma fille.  
 
EMILIANO 
Comment ça ? 
 
LE MAIRE 
C’est tout ce que j’ai à te dire, Emiliano. Et maintenant, va rejoindre tes moutons qui t’attendent dans la plaine de l’Arno. Ils ont besoin de toi ! 
 
Emiliano s’enfuit rapidement en vespa… 
 
Un nuage de fumée rose envahit les lieux…  
 
FIN DE LA SCENE 4 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

  
(c) emilien casali - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le
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